De puissantes rafales descendantes (une macrorafale) sous un orage supercellulaire ont provoqué d'importants dégâts sur un axe Sancoins (Cher) / Saxi-Bourdon (Nièvre) ce vendredi 09 août 2019...
Bilan / Explications
Une cellule orageuse très isolée s'est formée en milieu d'après midi de ce vendredi 09 août 2019 entre le Sud Est de l'Indre et le Sud du Cher. Elle est remontée vers le Nord Est en direction de la Nièvre. Cet orage a dévié légèrement du flux principal vers la droite, ce qui est caractéristique d'une supercellule de moteur droit.
Un orage supercellulaire est composé d’une seule cellule orageuse tout comme l’orage monocellulaire. Cependant, les cisaillements des vents sont très importants (assez virulents et dans plusieurs directions) permettant la mise en place d’une rotation et donc l’apparition d’un mésocyclone (zone de rotation au sein d’un orage), caractéristique des supercellules. En général, les orages supercellulaires sont souvent virulents (grêle, vents violents, possibles tornade(s)) et peuvent durer plusieurs heures.
Dans un orage supercellulaire, si on observe une importante rotation sur une grande partie de la colonne d’alimentation, le risque de tornade est alors très élevé. Sur les échos radar, on peut facilement repérer une supercellule par sa trajectoire (déviation par rapport au flux dominant), sa forme en crochet, sa longévité, des précipitations intenses et généralement un sommet pénétrant (cumulonimbus atteignant la tropopause). Quand une cellule dévie vers la droite du flux principal, on dit qu’elle est moteur droit et si elle dévie vers la gauche, on dit qu’elle est moteur gauche. A noter que quand un orage se scinde en deux parties, on appelle cela un « Splitting Storm », un « orage dédoublé ».
Ce vendredi 09 août 2019, l'orage supercellulaire s'est montré virulent sur un axe Sancoins / Saincaize-Meauce / Sermoise-sur-Loire / Saint-Eloi / Sauvigny-les-Bois / Saint-Jean-aux-Amognes / Saint-Benin-d'Azy / Saxi-Bourdon. D'importants dégâts ont été signalés à son passage (chutes d'arbres, maisons endommagées, etc.).
Suite à l'enquête de terrain de Kévin Gondran (voir photos plus bas dans l'article), les dégâts ont été causés par une macrorafale : "En effet j'ai pu observer des branches et arbres cassés, et parfois de bonne taille, sur une distance d'au moins 7 km en continu, de Plagny à St Éloi. Toutes les branches pointent dans la même direction et aucune trace de rotation réelle n'est décelée. C'est surtout sur les communes de Sermoise et St Éloi que j'ai trouvé les plus gros dégâts, avec de gros arbres déracinés voire cassés nets, de grosses branches cassées, de nombreuses tuiles tombées, une porte de garage éventrée, une palissade grillagée et plastifiée couchée alors que sa base était fixée à des dalles de béton et enfin un morceau de toiture arraché sur un corps de ferme. Le couloir de rafales est large puisqu'il englobe tout le village de St Éloi et ses abords à son passage (le bourg de Sermoise de son côté y échappe). J'ai également trouvé quelques traces localisées dans la végétation sur Saincaize plus en amont de la circulation de la cellule. Plus en aval par contre ce n'est qu'à St Benin-d'Azy que je retrouve quelques arbres d'assez bonne taille couchés. Par contre pas de dégât aux habitations." Merci à Kévin pour cette enquête complète.
Une macrorafale est engendrée par une importante intrusion d'air sec à l'étage moyen (environ 3/4 kilomètres d'altitude) se heurtant à une autre masse d'air qui va finir par se refroidir. Ainsi, comme l'air froid est plus lourd, il va descendre et s'étaler vers le sol en provoquant de virulentes rafales descendantes. On parle alors de macrorafale lorsque les dégâts s'étendent sur un couloir d'une longueur supérieure à 4 kilomètres (microrafale = inférieure à 4 kilomètres). Dans le cas présenté ici, c'est la zone Sud Est de Nevers qui a été la plus touchée !
L'activité électrique a également été soutenue sous cette cellule orageuse, notamment dans la Nièvre.
Photos
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