Bourges. En maison de retraite, le bronzage n'est pas à la mode. Ombre, vent frais et hydratation régulière, au menu des anciens. Coup d'œil à Bellevue.
Y a bien plus malheureux que nous. A 88 ans, Henri en a vu d'autres. Il est plus préoccupé par l'absence de partenaires aux cartes que par la chaleur. Avec Lucie et Marcelle, l'après-midi passe doucement et fraîchement dans la salle réfrigérée. On est aux Géraniums de Bellevue, à Bourges, l'un des plus gros établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes de France, avec ses 572 résidants, 89 ans de moyenne d'âge.
« Nous sommes au cœur du dispositif », confie Denis Daudin qui assure la direction en août. Pas de problème, tout était fin prêt pour que les mesures soient prises face aux grandes chaleurs. « On s'est mis au niveau 2 car les températures nocturnes ne descendent pas en dessous de 24-25° dans les bâtiments alors que le jour, on est au-dessus de 30°. »
Rendez-vous à la salle rafraîchie
A 26°, les anciens reprennent souffle dans la salle rafraîchie. Marcelle a sa chambre au soleil et n'y reste pas dans la journée : « Paraît que faut boire mais c'est difficile car je ne suis pas une buveuse, alors j'me force ».
« Souvent, les personnes âgées ne pensent pas à boire à intervalle régulier, donc nous les incitons toutes les deux heures environ, souligne Marie Formoni, chargée de la qualité à Bellevue et donc du plan canicule. Tous les étés, on essaie d'améliorer le dispositif pour la saison suivante. » Liliane préfère rester dehors, côté nord : « Je respire mieux, là, lâche-t-elle entre deux plaisanteries. J'suis toujours après blaguer, ça conserve malgré les ennuis et quand il fait froid, j'en raconte encore plus ! ».
Près de Bellevue et de l'aéroport, les ouvriers du chantier de l'avenue sont en pleine action, au soleil. Nombre d'entreprises aménagent les horaires pendant la saison chaude. Chez Eurovia ou à la Colas, par exemple, on travaille ainsi plus tôt, le matin, à la fraîche. Idem au service voirie de la mairie de Bourges, où on démarre à 6 h 30, de juillet à mi-septembre.
Source : La Nouvelle République