Le printemps humide et peu ensoleillé avait retardé de trois semaines la croissance des cultures. Et désormais les agriculteurs ont les yeux levés vers le ciel, dans la crainte des orages.
Point positif néanmoins, la récolte des 40.000 hectares d’escourgeon ou orge d’hiver est enfin terminée. « Au final, les plantes n’ont eu que deux semaines de retard, ils ont été battus entre le 15 et 20 juillet », annonce Patricia Huet du service conseil, agronomie et expérimentation de la chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir. « Dans l’ensemble les rendements sont bons et la qualité est au rendez-vous, mais on a des résultats très hétérogènes surtout dans le Perche et le Faux Perche, sur des sols limoneux ou argileux qui ont plus souffert ».
Après le 25 juillet, la pluie et les orages ont fait leur apparition. Les agriculteurs ont eu à peine le temps de commencer à battre colza et blé, tout juste mur. Reste donc environ 200.000 hectares de blé et 80.000 hectares de colza à moissonner dès le retour du beau temps mercredi 31 juillet. Les agriculteurs auront les yeux rivés au ciel car de nouveaux orages sont attendus dès ce week-end. Ils pourraient être le point noir de la moisson 2013 car les premiers dégâts se sont déjà fait sentir. « Les céréales n’étaient pas assez murs pour verser, mais plus le temps passe et plus les risques sont grands ».
Le pire ennemi reste la grêle qui s’est abattue par exemple sur le canton d’Illiers-Combray, dévastant quelques hectares de colza et couchant du blé. « J’ai une petite dizaine d’hectares touchée sur une bande réduite de 500 m de large, ça a été très concentré. Les dégâts sont assez limités pour l’instant », précise Cyril Lucas, exploitant à Charonville. Sur certaines parcelles, on compte jusqu’à 30 % de la récolte perdue. On dénombre aussi des parcelles touchées dans le Perche et le Dunois.
Risque de verse
Les orages entraînent deux risques majeurs. Le colza mûr verse facilement, la coque du colza, la silique, se renverse au contact d’un grêlon ou d’un trop fort coup de vent. Le blé risque surtout de voir son grain se gorger d’eau, perde en qualité ou tomber malade. Or un grain déclassé est un grain qui se vend moins cher.
Source : L'Echo Républicain