En ce lundi 1er juin 2020, premier jour de l’été météorologique, voici les dernières tendances météo du prochain trimestre Juin 2020 - Juillet 2020 - Août 2020…
Un printemps 2020 globalement chaud et sec malgré un début mars et un début mai arrosés...
Le printemps météorologique s’est achevé ce 31 mai 2020… Malgré quelques périodes froides (fin mars et mi-mai notamment), c’est la douceur et la chaleur qui ont dominé les débats.
Après un hiver déjà exceptionnellement doux, notre printemps météorologique 2020 (+1,7°C) se classe donc parmi les plus chauds jamais enregistrés en France (le 2ème, derrière 2011 (+2°C), d'après Météo France).
En faveur de conditions globalement anticycloniques, l'ensoleillement a été très généreux, notamment sur le Nord de la France.
Hormis entre le centre-Ouest le Sud-Ouest et près de la Méditerranée où elles ont plutôt été excédentaires, les précipitations se sont montrées déficitaires sur le Nord et l'Est du territoire français.
Par conséquent, une importante sécheresse de surface s'est installée, notamment sur un bon 1/4 Nord Est de la France avec des sols secs de fréquence au moins quinquennale fin mai.
Sur nos régions Centre-Val de Loire et Centrales, malgré des pluies bénéfiques début mars et début mai, nos sols ont manqué d'eau lors de ce printemps 2020 (hormis sur quelques localités). En effet, sur les principales stations de Météo France, on a relevé sur l’ensemble du printemps météorologique 2020 :
- Auxerre-Perrigny (89) : 93,6 mm (moyenne habituelle : 174,8 mm, soit -46%) ;
- Avord (18) : 137 mm (moyenne habituelle : 195,5 mm, soit -30%) ;
- Blois (41) : 138,2 mm (moyenne habituelle : 149,2 mm, soit -7%) ;
- Bourges (18) : 142,1 mm (moyenne habituelle : 194,2 mm, soit -27%) ;
- Chartres (28) : 105,3 mm (moyenne habituelle : 144,1 mm, soit -27%) ;
- Châteaudun (28) : 163,6 mm (moyenne habituelle : 153,7 mm, soit +6%) ;
- Châteauroux (36) : 205,9 mm (moyenne habituelle : 191,2 mm, soit +8%) ;
- Nevers (58) : 155,5 mm (moyenne habituelle : 203,1 mm, soit -23%) ;
- Orléans-Bricy (45) : 150,9 mm (moyenne habituelle : 160 mm, soit -6%) ;
- Romorantin (41) : 137,5 mm (moyenne habituelle : 178,8 mm, soit -23%) ;
- Tours (37) : 145,2 mm (moyenne habituelle : 168,4 mm, soit -14%) ;
- Vichy-Charmeil (03) : 143,4 mm (moyenne habituelle : 211,7 mm, soit -32%).
Au 24 mai 2020, le niveau des nappes phréatiques sur nos régions Centre-Val de Loire et centrales est globalement proche de la normale même si la tendance est à la baisse avec l'arrivée de l'été...
Après un début d'année (hiver + printemps) sur le podium des plus chauds jamais mesurés en France, cette tendance plus chaude que la normale pourrait-elle perdurer ?
Vers un été de saison à plus chaud que la normale ?
Qu'est ce que la prévision saisonnière ?
La prévision saisonnière est une tendance météorologique à long terme. A contrario des prévisions classiques à une échéance de quelques jours, elles restent approximatives. En effet, il est impossible de prévoir la chronologie exacte des mois à venir ni de localiser où une vague de chaleur va se produire plusieurs mois à l’avance. Néanmoins, ces prévisions saisonnières donnent un scénario le plus probable sur le ou les mois à venir : elles nous renseignent sur l’anomalie de températures et de précipitations sur une région donnée. Ces prévisions sont réalisées à partir de modèles et indices météo issus de différents pays. A ce jour, elles restent encore « expérimentales » malgré les progrès dans ce domaine au cours de ces dernières années. Les données présentées ici sont donc à prendre avec un certain recul.
Quelle tendance se dégage sur les modèles météo ?
D’après l'ensemble des principaux modèles saisonniers, une anomalie anticyclonique ressort avec un anticyclone des Açores plus gonflé que d'habitude. Cela serait donc propice à la formation de probables blocages anticycloniques et d'un temps globalement estival sur la France. Si l'anticyclone se positionne vers l'Europe Centrale et du Nord, cela favorisera des vagues de chaleur. En effet, comme les vents tournent dans le sens des aiguilles d'une montre autour d'un anticyclone dans l'hémisphère Nord, le positionnement de celui-ci sur l'Europe Centrale / du Nord entraîne un flux de Sud à Est sur la France, propice à la remontée d'air chaud et sec sur notre territoire. Dans certains cas, cela peut provoquer des épisodes de canicule (si le blocage perdure dans le temps). Nous insistons bien sur le fait qu'il est impossible de prévoir une canicule plusieurs semaines à l'avance malgré quelques signaux favorables.
Ainsi, dans cette configuration météorologique, les températures se montreraient globalement plus chaudes que la normale, particulièrement autour du bassin méditerranéen. Sur le Nord / Nord-Ouest de l'Europe, les températures seraient probablement assez proches des normes. Sur la France, l'anomalie chaude serait plus probable sur un bon 1/4 Sud Est alors qu'aucune anomalie particulière ne se dégagerait vers le Nord Ouest.
Côté précipitations, il existe encore de nombreuses incertitudes sur les modèles. Toutefois, on distingue une anomalie sèche plus prononcée vers le Sud / Sud Est de l'Europe, notamment vers le bassin méditerranéen. Vers le Nord de l'Europe, les précipitations se montreraient de saison à supérieures aux normes. En France, aucun scénario n'est privilégié à l'heure actuelle même si une tendance plus sèche que la normale pourrait se profiler sur une partie du pays, notamment au Sud. A priori, les précipitations se feraient essentiellement sous forme d'orages (comme souvent en période estivale).
Quelle tendance d'après notre association Météo Centre et Météo France ?
D'après l'un de nos prévisionnistes à l'association Météo Centre, responsable des prévisions saisonnières, notre été se montrerait de saison à plus chaud que la normale mais ne serait pas semblable à celui de 2019 qui était très chaud et très sec :
- Juin : ce premier mois de l'été météorologique se montrerait un peu plus chaud que la normale avec une alternance entre périodes instables (surtout en première quinzaine) et plus calmes et estivales (surtout en deuxième quinzaine). Il n'y a pas de situation propice à un schéma de canicule à priori.
- Juillet : ce mois de juillet serait à priori estival avec des coups de chaud classiques pour la saison. Une tendance sèche semblerait également s’affirmer.
- Août : aucune tendance particulière ne se profilerait pour l’instant pour ce dernier mois de l’été météorologique (nombreuses incertitudes) : les modèles pencheraient sur un temps de saison (certains optent pour un temps plus frais et humide). A affiner...
Sur l’ensemble de la période estivale, certains secteurs seraient plus gravement touchés par la sécheresse que d’autres en fonction des orages.
Météo France, l'organisme de référence en France, envisage une tendance plus chaude que la normale : "Les températures devraient être globalement supérieures aux normales à l'échelle du trimestre sur le sud de l'Europe. La probabilité la plus forte pour un tel signal se situe sur le sud-est du continent, qui connaît déjà des conditions de sécheresse printanière. En revanche sur la façade Atlantique et sur le nord de l'Europe, les conditions semblent réunies pour que l'influence océanique limite la montée des températures."
Toujours d'après Météo France, "Le temps devrait être plus pluvieux que la normale sur les pays scandinaves où dominerait une influence océanique. Sur le sud de l'Europe, y compris la moitié sud de la France, on s'attend à des conditions globalement plus sèches que la normale. Sur le reste du continent, y compris la moitié nord de la France, l'incertitude des prévisions est plus importante et aucun scénario n'est privilégié pour ce trimestre."
Questionnement / Réflexion
Dans un contexte de réchauffement climatique, les étés chauds sont de plus en plus fréquents et les mois présentant une anomalie froide deviennent rares. D'après la conclusion du groupe de recherche World Weather Attribution, on sait également que l'activité humaine a un impact non négligeable sur l'intensité des canicules aujourd'hui. Les canicules de juin et juillet 2019 auraient été par exemple moins fortes dans un climat non réchauffé par l'Homme (jusqu'à +4°C de moins pour juin 2019!). La probabilité qu'un été plus chaud que la normale se produise à l'avenir est donc plus fréquente. Toutefois, même si l'été 2020 s'annonce globalement de saison à chaud, cela ne veut pas forcément dire qu'il fera chaud durant toute la période estivale… D’autant plus qu’une configuration météorologique prédominante peut cacher de nombreuses disparités. Des surprises peuvent très vite arriver en météo… Il convient donc d’être prudent sur les affirmations certaines en météorologie. Il faut savoir prendre du recul !
Conclusion
Les dernières tendances en France s’orientent donc vers une période Juin 2019 – Juillet 2020 – Août 2020 de saison à plus chaude que la normale et donc vers un été plutôt agréable alternant entre périodes instables et très ensoleillées. Les secteurs non touchés par les orages seraient plus gravement impactés par la sécheresse. A priori, l'été à venir ne serait pas aussi chaud que l'été précédent (2019) mais nous restons prudents sur cette affirmation. Le risque de canicule est loin d'être négligeable mais il est impossible d'en prévoir une autant à l'avance. Même si la chaleur devrait prédominer en France, cela n’empêchera pas quelques incursions plus "fraîches" et plus océaniques notamment sur le Nord / Nord Ouest du pays.
Pour recevoir les prévisions saisonnières précises et détaillées pour les mois à venir, n’hésitez pas à adhérer à notre association.
Restez informés via nos réseaux sociaux (facebook et twitter).
Pour consulter la météo près de chez vous –> www.meteo-centre.fr